Independant Scotland?

Les yeux de l’Europe vont se tourner vers l’Écosse ce jeudi. Avec de  l’espoir pour certains, de la peur pour d’autres, le référendum pour l’indépendance sera très suivi par les citoyens, les médias et le monde politique. Dans son ensemble, je rejoins le chercheur de l’UCL Vincent Laborderie au sujet de l’analyse. Son interview se trouve dans rue89, ici, il y parle entre autres de nationalisme civique, des indépendantistes pro-européens et des arguments à devenir pro-indépendants.

Avant de revenir sur deux aspects particuliers, la paix européenne et les accords bilatéraux, je rappelle que je ne crois pas en la scission de la Belgique. Premièrement parce que les électeurs flamands ne désirent tout simplement pas la fin de notre pays. Le Standaard dans son article Welke kiezers willen splitsing België? avait fait une étude en février 2014 qui annonçait que même au sein de la NVA moins de 1 électeur sur 5 était pour la partition, 37,5 % au sein du Vlaams Belang. Ensuite, parce qu’il faudrait toucher à la Constitution, comme je l’avais déjà expliqué dans mon article kamikazes, vraiment?

source : De Standaard, 14/02/14
source : De Standaard, 14/02/14

Paix et accords bilatéraux

Une des caractéristiques de l’Union Européenne a été d’être construite en vue d’une paix durable sur le continent et c’est une réussite. Bien que certains mouvements politiques prônent « moins d’Europe », nous ne pouvons que constater que les pays qui constituent l’Union ont perdu un peu de souveraineté au profit du supra-national. Nous sommes passé d’une situation anarchique, dans le sens d’absence de hiérarchie dans lequel chaque État-Nation faisait ce que bon lui semblait et, malheureusement, la guerre à des pays qui respectent les traités internationaux. La question ici n’est pas de débattre du bien fondé ou non de cette démarche, mais simplement de souligner que ces accords sont respectés. Et force est de constater qu’au sein de l’U.E. la paix est en place depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Si les États qui constituent l’U.E. sont dociles vis-à-vis des entités supra-nationales, le fait qu’une région prenne son indépendance ne devrait poser aucun problème. En soi, les frontières ne seraient que géographiques. Avec les accords de Schengen et de la libre-circulation, rien ne pourrait venir empêcher la formation d’autres États. Personnellement, je pense que nous sommes en train de changer de paradigme, nous passons des États-Nations a une coopération internationale pacifique. Au sein de l’U.E. cela fonctionne, donc quel serait l’intérêt de ne pas accepter des nouveaux pays? Évidemment, au sein de l’Écosse actuelle, plusieurs problèmes peuvent se poser, tels que la monnaie, les sportifs olympiques ou encore l’appartenance à l’U.E., mais cela ne changera rien au fait que le peuple Écossais est déjà reconnu en tant que tel: il suffit de regarder le tournoi des cinq nations.

Je ne crois pas non plus en la menace de se faire éjecter de l’U.E. Cela amènerait de nombreux problèmes juridiques ou économiques, mais en soi, cela ne toucherait pas à l’intégration européenne ni à la volonté pacifiste et économique de l’Europe. Cela ne touche même pas au tabou d’un pays qui voudrait sortir de l’Europe.

Admettons, dans un jeu intellectuel, que l’Écosse devienne indépendante et qu’elle ne puisse plus adhérer en tant que membre. C’est un scénario dans lequel je ne crois pas, mais admettons. Depuis 2004, la politique européenne de voisinage est en place, le site officiel est très clair :

source : eeas.europa.eu
source : eeas.europa.eu

Avec sa politique européenne de voisinage (PEV), l’UE vise à renforcer les relations avec ses pays voisins à l’est et au sud afin de promouvoir la prospérité, la stabilité et la sécurité à ses frontières.

Pourrait-on imaginer qu’aucun accord ne soit prévu avec l’Écosse? Il suffit de lorgner du côté de la Suisse pour se rendre compte que l’U.E. est prête à faire des accords bilatéraux très poussés avec ses voisins, même si ceux-ci ne veulent pas adhérer. Je ne pense pas qu’il en soit autrement avec l’Écosse. Si nous rentrons dans le paradigme des régions européennes, je ne vois pas quels problèmes majeurs insurmontables pourraient apparaître en même temps que des éventuels nouveaux pays indépendants.

Mais les indépendantistes sont-ils vraiment majoritaires? Quid de la reconnaissance internationale ou de l’auto-détermination des peuples? Ces sont des questions qui méritent d’être posées. On se prend un Lagavulin 16 ans et on en parle?

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